Sécurité alimentaire Le Mexique bannit le maïs OGM et le glyphosate
Le gouvernement mexicain s’est engagé à bannir de son sol en trois ans le maïs génétiquement modifié ainsi que le glyphosate, des décisions saluées par les organisations environnementales et décriées par le secteur agro-industriel.
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Dans un décret entré en vigueur le 1er janvier 2021, le gouvernement du président de gauche Andres Manuel Lopez Obrador a annoncé que les autorités « révoqueront et s’abstiendront d’accorder des permis pour la dissémination dans l’environnement de semences de maïs génétiquement modifié ».
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Cap sur la souveraineté alimentaire
Les importations de maïs transgénique seront graduellement réduites jusqu’à ce que plus aucun permis d’importation ne soit délivré d’ici à trois ans. Selon le gouvernement, cette mesure vise à contribuer à la souveraineté alimentaire et à protéger le maïs indigène du Mexique.
Le pays est pourtant un grand importateur de maïs et en a acheté 714 900 tonnes sur le marché mondial, cette céréale étant un ingrédient de base de l’alimentation et est consommé quotidiennement dans les tortillas.
Trois ans pour se passer de l’herbicide
Quant au glyphosate, il sera progressivement supprimé avec une interdiction totale au 31 janvier 2024. Le décret indique que les organismes gouvernementaux doivent s’abstenir d’acquérir ou d’utiliser l’herbicide et que des alternatives durables doivent être recherchées par l’industrie agroalimentaire.
Ainsi, « les produits agrochimiques, biologiques ou organiques de faible toxicité, les pratiques agroécologiques ou celles nécessitant une utilisation intensive de main-d’œuvre » sont favorisés, note le décret.
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Greenpeace applaudit
L’organisation environnementale Greenpeace s’est félicitée « de l’interdiction du maïs génétiquement modifié et de l’interdiction progressive du glyphosate d’ici à 2024, car ce sont des étapes importantes vers une production écologique qui préserve la biodiversité ».
Contrairement aux défenseurs de l’environnement, Proccyt, organisation représentative de l’industrie agroalimentaire, a estimé que cette décision gouvernementale était un « pas en arrière ».
« Un affront qui affecte toute la campagne mexicaine »
« C’est un affront, manifeste et opportuniste, qui affecte toute la campagne mexicaine et met en danger la stabilité des prix et la disponibilité d’aliments stratégiques comme le maïs », a déclaré l’organisation dans un communiqué.
Proccyt a en outre averti que les agriculteurs mexicains allaient perdre en compétitivité face aux agriculteurs qui utilisent l’herbicide, notamment américains. Avec ces engagements fermes, le Mexique s’impose en précurseur en Amérique latine et au-delà.
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